L'Eglise a christianisé certains lieux de culte. Sur des sites païens, auraient été érigées entre autres, des croix :
La Croix de St-Robert au hameau de Jouanzecq est l'une des plus curieuses de la région : de type celtique, remarquez son fût cylindrique (certains pensent que son socle serait une borne milliaire).
Croix de Daniecq : construite sur un énorme rocher (appelé le "Gourgou"), lieu de sacrifices selon la tradition orale ?
Arrêtons-nous quelques instants sur le seuil de la chapelle de Chambriac et imprégnons-nous de son charme et de son mystère.La légende veut que la Vierge ait choisi elle-même son sanctuaire.
"Un meunier découvrit par hasard une statue de la Vierge qu'il apporta dans l'église paroissiale. Mais la statue fut retrouvée le lendemain à son emplacement initial, c'est-à-dire Chambriac. Ce va-et-vient se renouvela, si bien que l'on construisit un sanctuaire à l'endroit même de sa découverte."
Cette construction remonterait à la fin du XI°s. Elle est due aux moines de la Chaise-Dieu , soucieux de christianiser un lieu encore chargé de superstition païenne (voir à l'extérieur de la chapelle une tête de bœuf, culte de Mithra ?)
Entrons dans cette chapelle. Nous sommes frappés par la sobriété des lieux et par l'atmosphère qui y règne. On y découvre un chœur roman et son abside, ainsi que dix chapiteaux sculptés de motifs souvent étranges qui expriment une forte tradition celtique et mythologique.
Mais le plus remarquable, reste la Vierge Noire marouflée (étoffe peinte) qui daterait du XII°s. Les ussonnais, quelles que soient leurs croyances, y sont profondément attachés. Tous les 15 août, se déroule une procession d'une grande ferveur populaire. La statue réintègre ensuite son sanctuaire.
En sortant de Chambriac, n'oubliez-pas de regarder la "borne des Trois Provinces", symbole de l'histoire mouvementée d'Usson-en-Forez.
Plusieurs hameaux ont encore une chapelle (en raison de l'éloignement de l'église paroissiale). Signalons particulièrement :
Ces 2 chapelles ont été restaurées par les habitants de ces hameaux.
L'église paroissiale est placée sous le patronage de St-Symphorien, martyr du 2ème siècle. Cette église est la 3ème édifiée à Usson-en-Forez. La 1ère le fut sans doute dans l'enceinte du château du XIII°s. La 2ème fut construite par les moines de l'abbaye de la Chaise-Dieu, à Chambriac. L'édifice actuel date de la fin du XV°s., toujours influencé par les moines de la Chaise-Dieu. Il est de style gothique forézien avec des arcs romans. A ses origines, l'église ne comprenait qu'une nef sur laquelle s'ouvraient des chapelles réservées aux congrégations et familles nobles du village. A l'extérieur, on peut encore voir des contreforts avec des sculptures de la Renaissance, dont une est célèbre auprès des petits ussonnais : c'est l'Ipazou dont on menace les enfants quand ils ne sont pas sages! La présence de coquilles St-Jacques à l'intérieur et à l'extérieur de l'édifice montre, s'il en était besoin, que nous nous trouvons sur la route du pèlerinage de St-Jacques-de-Compostelle. Ce n'est pas surprenant quand on sait que les pèlerins empruntaient souvent les voies romaines. Soulignons la présence, à l'intérieur de l'église, de 2 statues en bois polychrome datant du XVII°s. et représentant St-Roch et St-Sébastien.
Tout au long des siècles, l'église connut une douzaine d'aménagements. En 1962, les artisans et les paroissiens, sous l'impulsion du père Convert, se mobilisèrent pour sa restauration.
On le constate, le patrimoine religieux est partout présent : église, chapelles, vierges protectrices sur les maisons, nombreuses croix, (croix de chemins, de mission…)
Citons enfin, en pleine campagne, près du hameau de La Breurette, l'oratoire consacré à N.D. de Racloux, sanctuaire protégeant la famille et les récoltes.
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